Alexandra-Isis Petracchi, Écoutez le chant des gardiennes

Alexandra-Isis a été invitée à concevoir une fresque sur le parcours du MauMA, inspirée d’une œuvre de la collection du Musée Cantini : Autoportrait impérial (1947) de l’artiste surréaliste Victor Brauner. Méta 2 et le Musée Cantini ont ainsi mis en œuvre des ateliers de pratiques artistiques croisés, organisés alternativement au sein du musée et chez Méta 2 depuis avril 2023. Point d’orgue de cette collaboration qui vise à faire sortir les œuvres du Musée, la fresque de 100m2 créée par l’artiste est située au 115 avenue Roger Salengro, dans le 3ème arrondissement. 

« Alexandra-Isis grandit dans le monde de la danse étudiant la discipline pendant presque 13 ans. Devenue en âge de choisir son métier, elle décide de s’exprimer, qu’importent les moyens, pourvu que ce soit magique et porteur de sens […]. Jouant de métamorphoses, elle tente de convier les esprits de la nature sur sa page blanche, créant une mythologie organique et fantasmagorique faite de milles rêves et cauchemars habilement confondus. Engagée dans des courants éco-féministes, Alexandra cherche par son travail à interpeller sur l’absolue nécessité de réaffirmer que tou.te.s les Êtres vivants sont égaux en droit. Quand elle réalise des fresques seules ou en binôme avec le collectif JENIALE, elle souhaite par ces créations réenchanter l’espace urbain, inviter au rêve, à la poésie et interpeller notre rapport au vivant. »

L’œuvre intitulé : Entendez le chant des gardiennes se veut être un appel à regarder de plus près le vivant autour et en nous.

Alexandra-Isis s’est inspirée des motifs et des personnages de l’œuvre «Autoportrait impérial» où l’on remarque une forme de chimère en contact avec une tête de serpent et une tête d’oiseau. De ce personnage Alexandra-Isis développe une mythologie où se réunissent trois créatures, une réunion d’archétypes nous interpellant sur notre rapport au vivant et garante de nos équilibres.

À gauche une créature mi-félin mi-cétacé, protectrice des mondes aquatiques. On trouve sur son pelage un motif floral souvent présent sur les vêtements de la jeune femme militante Autumn Peltier, qui se bat pour le droit à l’eau potable des peuples autochtone au Canada. Également un masque peint sur le visage de la créature écho à la militante Nemonte Nenquimo, Huaorani d’Équateur qui lutte pour protéger la forêt amazonienne contre les déforestations massives.

À droite une seconde créature mi-félin mi-arbre et mi-oiseau protectrice du peuple des foret, de leurs cimes à leurs racines. On retrouve sur ce personnages des symboles représentatif du militant Raoni Metuktire qui lutte pour la protection des forêts en Amazonie. Cette chimère relie les peuples des oiseaux, de l’air, des arbres, des forêts et intrinsèquement des eaux drainées par les racines, un symbole des interdépendances.

Au centre on découvre une créature inspirée de l’autoportrait impériale de Victor Brauner. Un archétype solaire, astre de photosynthèse,  gardé par une créature mi-oiseau, mi-serpent. Au centre de son corps, son cœur-poumon bat et fait fleurir des dizaines de ramifications (vaisseaux, branches, rivières) dont les feuilles colorées créent une arborescence, symbole d’unité.

L’artiste nous invite à porter un autre regard empli d’humilité face au vivant. Imaginer un monde où l’on prendrait le temps d’honorer la grandeur des éléments et de se relier à nos interdépendances. Dans cet espace d’observation on entendrait leurs messages. 

Une invitation à nous engager pour la protection de la vie, de l’harmonie et de la paix.  Saurez vous entendre leurs appels ?